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Découvrir le Pilates: une méthode complète pour le corps et l’esprit

Le Pilates : un système complet et intelligent de mouvement

Le Pilates est avant tout un système global, cohérent et profondément réfléchi, conçu par Joseph Pilates comme une méthode de renforcement du corps, d’amélioration de la posture, de la mobilité, et de la santé globale.  Chaque exercice, chaque détail d’alignement ou de respiration, est une opportunité d’affiner la conscience corporelle. Le travail commence souvent par des zones oubliées, comme les orteils ou les chevilles, pour ensuite s’étendre à l’alignement global du corps, l’activation du centre (en anglais on parle du “powerhouse” ou « core ») et la mobilité vertébrale. Cette approche progressive et précise permet à chacun, quel que soit son niveau, de s’approprier les principes fondamentaux du Pilates : centrage, contrôle, concentration, précision, fluidité et respiration.

Joseph Pilates n’a pas seulement imaginé des exercices sur tapis,  mais a aussi créé une série d’appareils spécifiques – tels que le Reformer, le Cadillac, la Wunda Chair, les Barrels ou encore la Guillotine – chacun ayant un rôle précis dans l’évolution de la pratique.

Matwork vs Appareils : deux approches complémentaires

Les exercices au sol sur tapis (Matwork) développent la force de centre, le contrôle moteur et l’endurance à partir du poids du corps. En revanche, les appareils à ressorts, comme le Reformer ou le Cadillac, ajoutent une résistance ou un soutien modulable selon le niveau du pratiquant, permettant d’explorer le mouvement avec plus d’amplitude, de précision ou de charge.

Les deux approches sont complémentaires : le Matwork affine la stabilité et la conscience corporelle, tandis que les appareils permettent de progresser avec une meilleure guidance posturale, facilitant ou challengeant le mouvement selon le besoin. Ensemble, ils incarnent la logique progressive et structurée du système Pilates, tel que l’avait conçu son fondateur.

Les appareils de Pilates étaient toutefois moins connus du public jusqu’à recemment car utilisés principalement en cours particuliers ou à deux.  Le grand public associaient surtout le mot Pilates avec des exercices  sur le tapis (Matwork)  pratiqué souvent en cours collectifs, appelés “mat classes”.  Mais depuis quelques années, le travail sur appareil commence à se faire connaître.  Et très recemment les cours collectifs sur Reformer se multiplient en France..

Le Reformer : un appareil emblématique

Le Reformer est l’un des appareils les plus emblématiques de la méthode. Grâce à son chariot mobile, ses ressorts réglables et ses courroies, il permet un travail musculaire en profondeur, tout en améliorant la posture, la souplesse et l’équilibre. Il favorise des mouvements fluides et contrôlés, avec une résistance adaptée, pour un renforcement musculaire sans impact nocif sur les articulations.

Les autres appareils : richesse et précision du travail

Le Cadillac et les Wall Units

Le Cadillac est un appareil central dans la méthode classique, conçu pour guider, corriger et renforcer à travers un système de ressorts suspendus. Dans les studios plus compacts, il est souvent remplacé par une version murale, le Wall Unit, qui permet de retrouver une grande partie de ce travail tout en gagnant de l’espace. Le Wall Unit comme le Cadillac, apporte un soutien et une résistance, améliore l’alignement postural, la stabilité et la souplesse, et sollicite intensément la sangle abdominale.

Les Chaises :

 La Wunda Chair

La Wunda Chair est un appareil à la fois compact et extrêmement exigeant. Elle permet un travail en position assise, debout ou couchée, engageant intensément le centre du corps tout en renforçant les bras, les jambes et les muscles posturaux. Elle est idéale pour développer la force fonctionnelle, l’équilibre et la coordination dans un format minimaliste.

La Baby Chair

La Baby Chair (ou Arm Chair) est un peu moins connue que la Wunda ou la High Chair.  Elle cible principalement le haut du corps, favorise l’ouverture thoracique, renforce les bras, les épaules et les muscles posturaux. Son travail est subtil, précis et souvent méconnu, mais d’une grande efficacité, notamment pour corriger les postures affaissées ou soulager les tensions cervicales.

La High Chair

La High Chair, aussi appelé Electric Chair, est un appareil puissant qui combine résistance et soutien. Grâce à son dossier, sa pédale et ses ressorts, il offre un cadre stable pour renforcer l’alignement postural et développer une force fonctionnelle, en particulier dans les jambes, le tronc et la ceinture scapulaire. Il permet de pratiquer des mouvements en position debout ou assise, ce qui le rend particulièrement utile pour améliorer l’équilibre et la proprioception.

Les Barrels : mobiliser la colonne et ouvrir le haut du corps et les hanches

Ladder Barrel

Le Ladder Barrel associe une échelle verticale à un tonneau arrondi, formant un outil idéal pour assouplir et renforcer le dos, les hanches, les jambes et les épaules. Il favorise l’allongement de la colonne, tout en mettant l’accent sur la fluidité et le contrôle du mouvement. Les exercices réalisés sur le Ladder Barrel encouragent la conscience corporelle et aident à restaurer une posture naturelle et équilibrée.

Spine Corrector

Le Spine Corrector a été conçu pour améliorer la mobilité de la colonne vertébrale, ouvrir la cage thoracique et les hanches, renforcer les muscles profonds du tronc. Sa forme arrondie permet d’explorer les extensions vertébrales et les extensions des hanches en douceur.  Il aide aussi à travailler la respiration, la stabilité pelvienne et la fluidité du mouvement, tout en respectant les courbures naturelles du dos et en corrigeant les déséquilibres posturaux.

Small Barrels

Les Small Barrels sont de petits arcs conçus pour accompagner les courbes naturelles de la colonne. Ils permettent des exercices d’extension, de flexion latérale, dans le respect de l’alignement vertébral. Ils sont particulièrement efficaces pour assouplir le dos, ouvrir la cage thoracique et les hanches, relâcher les tensions et approfondir la conscience corporelle.

Une méthode à redécouvrir dans sa globalité

Pour réellement comprendre et intégrer les bienfaits du Pilates, il est essentiel de l’aborder comme un système complet, tel que Joseph Pilates l’avait imaginé. Le Matwork, les appareils, la respiration, le contrôle du mouvement et la conscience corporelle forment un tout indissociable. En combinant les différents formats et outils, on découvre toute la richesse, la logique et la profondeur de cette méthode intemporelle.

Reformer Pilates : entre méthode et dérive fitness

Aujourd’hui, de nombreux studios et salles de sport proposent ce qu’ils appellent le “Reformer Pilates”, une pratique souvent très dynamique, axée sur la tonification rapide et l’intensité physique. Si ces cours peuvent être efficaces sur le plan musculaire, ils s’éloignent parfois de l’essence même de la méthode : un travail conscient, centré sur la précision, la respiration, le contrôle et la connexion corps-esprit.

Joseph Pilates n’a jamais conçu sa méthode comme un simple enchaînement d’exercices, mais comme un système global de santé et de bien-être, avec une progression logique, une attention fine à l’alignement et une qualité de mouvement irréprochable. Pratiquer uniquement sur Reformer, dans une logique fitness, sans connaissance des autres appareils ni du Matwork, revient à ne découvrir qu’une partie superficielle de la richesse du Pilates classique.

Nombre de participants sur les Reformers: sécurité et qualité

Il est essentiel de ne pas surcharger les cours sur Reformer, notamment pour des raisons de sécurité. Bien que très efficace, cet appareil demande une supervision attentive, en particulier pour les pratiquants moins expérimentés. Un trop grand nombre de participants limite la capacité du professeur à observer, corriger et ajuster individuellement, ce qui augmente le risque de mouvements mal exécutés, voire de blessures.

Au-delà de l’aspect sécuritaire, un groupe trop nombreux rend également plus difficile la transmission de consignes claires et de corrections personnalisées. Cela peut affecter la qualité du suivi et freiner les progrès. À l’inverse, une taille de groupe raisonnable permet un enseignement plus précis, une attention individualisée et une pratique à la fois plus sûre et plus efficace.

Cours particuliers ou semi-collectifs : quelle approche choisir ?

En cours particulier ou en duo, le travail est entièrement personnalisé. Le professeur adapte les exercices en fonction des besoins, pathologies, et objectifs spécifiques, en utilisant l’ensemble des appareils et en assurant un suivi précis et sécurisé.

En cours semi-collectif (souvent 6 à 8 personnes), vous bénéficiez d’un encadrement individualisé tout en profitant de l’énergie du groupe. Le petit nombre d’effectifs permet au professeur de vous donner des consignes adaptés à vos besoins.  En revanche, généralement le travail est limité au Matwork (et plus recemment aux exercices sur Reformer dans certains studios) avec petits accessoires sans profiter des autres appareils du système.

Comment Choisir ?

Le choix entre cours particuliers et semi-collectifs dépend de plusieurs facteurs.

Le cours particulier est idéal si vous avez des objectifs précis (rééducation, performance, posture, préparation physique ciblée). L’enseignant adapte chaque exercice à votre corps et à vos besoins. Cette personnalisation est également préférable si vous avez des limitations physiques ou des pathologies.C’est l’option la plus coûteuse, mais elle offre un suivi sur mesure, très efficace, notamment pour progresser rapidement ou corriger des déséquilibres profonds.

Le cours semi-collectif convient parfaitement à une pratique régulière, motivante et structurée, tout en profitant d’un accompagnement personnalisé au sein d’un petit groupe.Cette option reste envisageable en présence de certaines limitations physiques, à condition qu’elles soient légères ou bien connues, et que le professeur en soit informé en amont. Plus accessible financièrement, ces cours permettent de bénéficier d’un bon niveau d’attention tout en partageant le coût de la séance.

Que l’on opte pour un cours collectif, semi-collectif ou particulier, il est essentiel de garder à l’esprit que la qualité du mouvement prime sur la quantité. En respectant l’esprit de la méthode et en explorant ses multiples facettes, chacun peut en tirer des bénéfices durables, adaptés à ses besoins, à ses capacités et à son rythme. Redonner à la méthode Pilates toute sa profondeur, c’est aussi honorer l’héritage de son créateur et permettre à chacun de retrouver un corps fort, mobile, aligné et conscient.

À propos de l’auteure

Rebekah est un être humain extraordinairement doué et multifacette. Tellement accomplie, en fait, qu’énumérer ses réalisations nécessiterait un volume à part — probablement avec un index. Pour l’instant, sachez qu’elle a été élue « Meilleure dans toutes les catégories » en maternelle et qu’elle a héroïquement sauvé plus d’une coccinelle.

Sa gentillesse envers les animaux est légendaire — au point qu’elle a obtenu une exemption à vie de devoir être gentille avec les humains. Le mot qui revient le plus souvent pour la décrire est « envoûtante », bien que « délicieuse » arrive en deuxième position.

Rebekah enseigne le Pilates dans son studio intime (lire : minuscule) en France, où elle parvient à enseigner plus de 200 heures par semaine tout en s’occupant de quatre enfants très demandeurs et d’un chien compliqué. Elle a réussi à entasser une quantité extraordinaire d’équipement dans cet espace réduit. Sa devise : quand on veut, on trouve de la place.

Ses élèves savent qu’il vaut mieux ne pas remettre en question son autorité, ni se moquer de son accent, à moins d’être prêts à faire des teasers supplémentaires… ou à disparaître mystérieusement. Nous avons essayé de contacter certains qui l’avaient fait, mais étrangement, ils sont désormais injoignables.

Ses élèves l’appellent « Grande Sœur », non pas pour son charme irrésistible, mais parce qu’elle voit tout. Elle sait quand vous dormez. Elle sait quand vous êtes éveillé. Elle sait quand vous trichez, alors gare à vous !

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Le Magic Square : un trésor oublié du répertoire de Joe Pilates

Le Magic Square est sans aucun doute l’un des appareils les moins connus de Joe, bien que d’autres aient également « disparu ». Mon intérêt pour cet appareil a commencé en avril 2022, lorsque mon amie Elaine Ewing a révélé sa découverte d’une série de cinq photos couleur de Joe, jusque-là inconnues de la communauté Pilates. Une des photos de cette collection (prise par le photographe John Lindquist) circulait depuis des années, mais uniquement en noir et blanc. Lindquist était le photographe attitré du Jacob’s Pillow Dance Festival, où il a travaillé pendant 42 étés à photographier de nombreux danseurs et chorégraphes renommés.

Sur la photo en noir et blanc, Joe est entouré de plusieurs de ses petits appareils. Il tient dans une main son Posture and Poise Apparatus (également appelé headpiece). Le neck stretcher est suspendu à une branche. Le magic circle est appuyé contre cette branche, et Joe presse un objet entre ses genoux.

Jusqu’en 2022, j’avais supposé que l’objet en question était le tensomètre — un appareil d’exercice que Joe a breveté en 1938, et que l’on considère souvent comme l’ancêtre du magic circle. Mais la version couleur de la photo de Lindquist a révélé que l’objet n’était en réalité pas le tensomètre, mais bien le Magic Square. On peut également apercevoir le Magic Square en arrière-plan sur une série de photos de la chanteuse d’opéra Roberta Peters prises en 1941 par le photographe Michel Rougier pour Life Magazine, bien qu’il y soit discret.

Joe faisait référence à plusieurs de ses petits appareils comme à des « Magic Squares », y compris les tensomètres pour les doigts et les orteils, ainsi que le neck stretcher, en raison de leur forme carrée. Toutefois, cet article fait spécifiquement référence à l’appareil représenté dans les sources décrites ci-dessus.

Les photos de Lindquist nouvellement découvertes ont permis de mettre en lumière des détails fascinants sur cet appareil mystérieux. Le Magic Square utilise un ressort d’extension, comme le neck stretcher ou le toe gizmo. Toutefois, ce ressort n’est pas étiré en tirant sur les côtés, mais en les pressant, un peu comme pour le hand tensometer, qui avait lui aussi disparu de la scène publique pendant des décennies avant de connaître récemment une résurgence. Le magic circle, en revanche, utilise des bandes d’acier agissant comme des ressorts de compression. Parmi les appareils de Joe, seuls le foot corrector et le magic circle n’utilisent pas de ressorts d’extension.

Lorsque j’ai vu pour la première fois les photos de Lindquist, j’ai pensé qu’il serait simple et « amusant » de recréer le Magic Square. (Je ris maintenant de ma naïveté.) Armée de ma règle, j’ai estimé les dimensions en comparant le carré au neck stretcher et au magic circle visibles sur la photo. J’ai contacté le fabricant espagnol d’équipement Pilates, Arregon Pilates, dirigé par un duo mère/fille dynamique, l’une des premières entreprises à avoir produit du matériel classique en Europe.

Ce n’était pas leur première tentative de ressusciter du matériel Pilates disparu à ma demande. Ils avaient récemment recréé une version du Divana (un appareil combinant tapis, petit tonneau et reformer), ainsi qu’une wunda chair avec des poignées pivotantes inspirées des archives. Je savais qu’ils partageaient ma passion pour la méthode Pilates et son histoire.

Je leur ai envoyé ce que je pensais être des mesures approximatives mais plausibles, bien qu’ils aient étudié les photos pour tirer leurs propres conclusions. Il est vite devenu évident que fabriquer cet appareil n’était pas aussi simple que je l’avais imaginé. Il a fallu plusieurs mois pour produire un premier prototype. Le mécanisme était infiniment plus complexe que prévu, et développer la bonne tension du ressort s’est révélé un défi ardu. Contrairement au neck stretcher ou à d’autres appareils, une mauvaise tension rendait le Magic Square tout simplement inutilisable.

De plus, l’assemblage était compliqué, coûteux et chronophage. Arregon a produit plusieurs prototypes, mais aucun n’était parfait — et nous visons la perfection.

Photo par John Lindquist – Houghton Library, Université Harvard

Aujourd’hui, environ deux ans après la découverte des photos, Arregon a officiellement lancé le Magic Square, et le résultat valait bien l’attente. C’est véritablement une œuvre d’art. Même s’il est impossible de créer une réplique exacte sans modèle original, il est bon de rappeler qu’aucun des appareils utilisés aujourd’hui — même les plus « classiques » — ne sont des copies fidèles des originaux de Joe. Cela inclut les gros appareils comme le reformer, le Cadillac (dont les ressorts sont différents), les chaises, le ped-o-pul, les tonneaux, ainsi que les petits appareils comme le toe gizmo et le neck stretcher. Il existe quelques répliques basées sur des pièces originales, mais au cours des cinquante années qui ont suivi la mort de Joe, la majorité des équipements ont évolué.

Beaucoup des exercices pour les bras et l’intérieur des cuisses que nous effectuons avec le magic circle peuvent être réalisés avec le Magic Square, bien que la sensation offerte par le ressort soit totalement différente de celle des bandes de compression. Maîtriser le ressort du Magic Square demande un contrôle bien plus important que le magic circle. C’est un vrai défi, qui exige du temps et de l’expérimentation. Mais après tout, c’est ce qui fait le charme de la méthode. Joe l’appelait Contrology pour une raison 😉.

Il sera intéressant d’adapter certains exercices de la wunda chair au Magic Square, même si les puristes fronceront peut-être les sourcils 😜.

Pourquoi le Magic Square a-t-il disparu ? Joe l’a-t-il jugé moins utile que le magic circle ? Peut-être, mais rien ne le prouve vraiment. Le magic circle apparaît un peu plus souvent dans les archives, mais la différence n’est pas énorme. À ma connaissance, un seul magic circle original de Joe a survécu, ce qui laisse penser qu’il n’en fabriquait pas beaucoup. Nous savons que Carola en possédait plusieurs, mais on ignore s’ils ont été créés du vivant de Joe.

La popularité du cercle est en grande partie due à Romana, qui a peut-être choisi de le reproduire plutôt que le carré parce qu’il était plus simple et moins coûteux à fabriquer. De même, le ped-o-pul utilisé dans la plupart des studios aujourd’hui n’est pas la version sophistiquée et réglable avec la selle de vélo (qui avait pratiquement disparu avant d’être récemment réintroduite), mais une version plus simple et économique.

Bien que Romana ait adapté le cercle à de nombreux exercices de mat, l’usage que Joe en faisait était beaucoup plus limité. En fait, bon nombre des façons créatives dont nous utilisons le cercle aujourd’hui pourraient s’avérer risquées avec un cercle original en acier et bois.

On ignore quand Joe a inventé le Magic Square, mais les photos de Lindquist datent de 1940, et l’article dans Life Magazine est paru en 1951, soit onze ans plus tard. Cela prouve que le Magic Square n’a pas été abandonné par Joe. Il ne l’utilise pas dans la séance photo, mais il semble soigneusement placé en arrière-plan, ce qui suggère que Joe tenait à le faire apparaître.

Nous ne résoudrons probablement jamais le mystère du Magic Square ; toutefois, grâce au talent et à la ténacité de l’équipe d’Arregon Pilates, sa magie est de retour.

À propos de l’auteure

Rebekah est un être humain extraordinairement doué et multifacette. Tellement accomplie, en fait, qu’énumérer ses réalisations nécessiterait un volume à part — probablement avec un index. Pour l’instant, sachez qu’elle a été élue « Meilleure dans toutes les catégories » en maternelle et qu’elle a héroïquement sauvé plus d’une coccinelle.

Sa gentillesse envers les animaux est légendaire — au point qu’elle a obtenu une exemption à vie de devoir être gentille avec les humains. Le mot qui revient le plus souvent pour la décrire est « envoûtante », bien que « délicieuse » arrive en deuxième position.

Rebekah enseigne le Pilates dans son studio intime (lire : minuscule) en France, où elle parvient à enseigner plus de 200 heures par semaine tout en s’occupant de quatre enfants très demandeurs et d’un chien compliqué. Elle a réussi à entasser une quantité extraordinaire d’équipement dans cet espace réduit. Sa devise : quand on veut, on trouve de la place.

Ses élèves savent qu’il vaut mieux ne pas remettre en question son autorité, ni se moquer de son accent, à moins d’être prêts à faire des teasers supplémentaires… ou à disparaître mystérieusement. Nous avons essayé de contacter certains qui l’avaient fait, mais étrangement, ils sont désormais injoignables.

Ses élèves l’appellent « Grande Sœur », non pas pour son charme irrésistible, mais parce qu’elle voit tout. Elle sait quand vous dormez. Elle sait quand vous êtes éveillé. Elle sait quand vous trichez, alors gare à vous !

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Mais C’est Quoi le Pilates?

Mais c’est quoi le Pilates ?

Quand j’ai commencé à enseigner le Pilates il y a  quinze ans, la vaste majorité des français n’en avait jamais entendu parler. Lorsque je rencontrais les gens pour la première fois et que je leur ai dit que j’étais professeur de Pilates, leur réponse étaient invariablement « Mais c’est quoi le Pilates ? ». La réponse n’est pas facile… Le problème est que le Pilates est difficile à décrire en quelques mots. Quand j’esquissais un début de réponse, leur réaction était quasiment toujours « c’est comme le yoga ? » Alors j’avais deux choix – soit je me lançais dans une description détaillée de ce qu’est réellement le Pilates, soit j’essayais une réponse courte et j’abandonnais avec – « oui, un peu. » J’avoue que parfois j’optais pour la deuxième solution.

Nous voilà en 2018 et maintenant tout le monde ou presque a désormais entendu parler du Pilates. Decathlon a même un rayon de vêtements « Pilates ». Dans tous les grands magasins, je vois des cercles « Pilates », des ballons « Pilates » ou encore des rollers en mousse «Pilates». La vérité est que les ballons et les rollers en mousse ne sont pas des vrais accessoires de Pilates. Le grand ballon est d’origine suisse et les rollers en mousse étaient utilisés par des kinés pour détendre les muscles. Depuis quelques années, ces outils ont été adoptés par certains professeurs de Pilates, mais Joseph Pilates, l’inventeur de la méthode Pilates, ne les a jamais employés. Joseph Pilates ? Eh oui, le Pilates tient son nom de son créateur, un certain Joseph Pilates, allemand d’origine, né à Mönchengladbach en 1883, qui a émigré aux Etats Unis en 1923. Il appelait sa méthode « contrology ».

Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous avez certainement entendu parler du Pilates. Peut-être que votre médecin, collègue ou voisin vous a conseillé le Pilates. Mais est-ce que vous savez ce qu’est réellement le Pilates? Maintenant que le Pilates commence à être un peu connu, beaucoup d’erreurs sur la méthode et sur son créateur se répandent, surtout dans les magazines grand public mais également parmi les professeurs de Pilates ?!?. Déjà il y a en a qui ne savent pas que Pilates était un homme. Néanmoins s’ils le savent, ils ne connaissent que peu de choses sur cet homme qui a créé la méthode qu’ils enseignent. Certaines de ces erreurs viennent de l’homme lui-même, car Joseph Pilates, tellement convaincu des bienfaits et la supériorité de sa méthode sur les autres méthodes de remise en forme, n’a jamais hésité à embellir son histoire. Une des légendes qui circule est que Joseph a soigné des blessés de guerre pendant son emprisonnement sur l’Île de Man lors de la première guerre mondiale en utilisant les ressorts de matelas pour faire travailler les patients dans leur lit. Et c’est vrai que le « Cadillac », un appareil de Pilates, ressemble un peu à un lit d’hôpital (ou un instrument de torture 😊). Joseph, comme ses compatriotes qui se trouvaient en Angleterre, était bien un prisonnier sur l’Isle de Man, mais des recherches récentes ont démontré qu’il y avait peu de probabilité que Joseph a eu accès à des matelas à ressorts sur l’île, les lits des prisonniers étant construit de paille. Par contre, il a certainement enseigné ce qu’on appelle aujourd’hui les « mat classes » à d’autres prisonniers. Il s’agit des exercices sur le sol, qu’il a décrit en détail dans son livre « Return to Life » publié en 1945.

En quoi consiste le Pilates ? Je vois souvent dans les magazines « fitness » des programmes de renforcement musculaire qui montrent un ou deux exercice(s)soi-disant « Pilates ». Ces exercices n’ont jamais été destinés à être appris en isolation. Le Pilates n’est pas une chorégraphie, mais un système entier, avec plus de 500 exercices. Ce système contient non seulement les exercices au sol (appelés exercices de « mat») mais aussi des exercices qui se font sur des appareils Pilates, tel le Reformer, le Cadillac, le Wunda Chair et la Chaise Haute, des appareils inventés et brevetés par Joseph Pilates. Chaque appareil a ses propres exercices mais il y en a certains, tels le Teaser ou le Swan, qui peuvent se faire sur plusieurs appareils et sur le tapis. Joseph a développé son système qui doit être exécuté dans un certain ordre sur le reformer ou le mat qui suit une logique définie et qui renforcent, assouplissent et équilibrent le corps en entier dans une série qui comprend des flexions vers l’avant, des flexions latérales, des extensions et des rotations. Il y a même des petits appareils pour les pieds, les orteils et la respiration. Quelqu’un qui choisit les exercices au hasard n’a pas bien compris le fonctionnement du système. Par contre, l’ordre et les exercices sont modifiés si nécessaire par des professeurs pour correspondre aux besoins de chaque élève. C’est pour cette raison que le Pilates peut être pratiqué par les personnes de tous âges et conditions physiques. Et c’est également pourquoi il est préférable de prendre un cours de Pilates avec un professeur qui a reçu une formation intégrale avec un apprentissage d’au moins plusieurs mois plutôt que par quelqu’un qui n’a suivi qu’une formation courte ou pire, une formation en ligne.

Est-ce que le Pilates est comme le yoga ? Parfois les magazines montrent des postures de yoga pour illustrer un article sur le Pilates, d’où la confusion ! Ou encore, ils décrivent le Pilates comme un mélange de yoga, danse et Tai-chi. Le Pilates n’est pas une méthode de relaxation et n’a pas de côté spirituel, même s’il contribue certainement au bien-être global – « un esprit sain dans un corps sain ». Certains exercices peuvent ressembler à des postures de yoga mais le Pilates est une série de mouvements et chaque exercice est même censé enchaîner directement au prochain exercice sans s’arrêter, contrairement au yoga qui consiste à des postures souvent statiques (à part le vinyasa yoga). Il n’y a d’ailleurs aucune preuve que Joseph Pilates ait été inspiré de yoga et plus probable qu’il ai été influencé par la culture physique qui a été déjà populaire en Allemagne quand il était enfant. Dans ses deux livres et pendant ses interviews, il n’a fait aucune allusion au yoga, au tai chi ou à danse comme inspiration mais parle plutôt des mouvements des animaux. Mais une chose est certaine, c’est qu’il était convaincu que sa méthode était supérieure aux autres formes de mise en forme.

Le Pilates est-il réservé aux femmes ? Absolument pas ! Joseph Pilates était un homme et avait beaucoup de clients masculins. Il a enseigné sa méthode aux danseurs, aux boxeurs (lui-même était boxeur professionnel brièvement pendant sa jeunesse), aussi bien à des athlètes qu’a tout le monde. Le Pilates est maintenant pratiqué par beaucoup d’athlètes professionnels, tels Ronaldo et Andy Murray, car il améliore leurs performances sportives et leur évitent des blessures qui peuvent être causées par des déséquilibres physiques.

Est-ce que le Pilates est comme le fitness ? Certains cours de Pilates peuvent aujourd’hui ressembler à des cours d’abdo fessiers, surtout que maintenant on enseigne des cours de « gainage » dans toutes les salles de sport. Mais ce n’est pas en faisant des abdos et en disant à l’élève de rentrer son ventre qui fait d’un cours un vrai cours de Pilates. Un cours de Pilates consiste, normalement, en une série d’exercices qui s’exécutent avec une attention à l’alignement et sous l’observation du professeur vigilant qui corrige les mauvais alignements verbalement et tactilement. C’est pour cette raison que les participants à un cours de Pilates ne devraient pas être trop nombreux. Six à huit personnes est l’idéal. Les cours ne se font généralement pas en musique (à part peut-être une musique du fond) pour éviter que les élèves se laissent distraire au détriment de leur concentration.

Et finalement, le cours de Pilates n’est pas une séance de kiné ni un cours post-natal (même si c’est excellent après accouchement dès que le médecin a donné l’autorisation). Quelqu’un qui souffre d’une blessure devrait d’abord consulter son médecin et faire le cas échéant des séances de kiné. Un professeur de Pilates ne ferait pas travailler la partie du corps qui est blessé mais ferait travailler le reste du corps sans aggraver la partie blessée. Quant aux cours post ou pre-nataux – si vous restez allongé(e) sur le sol pendant tout le cours à travailler uniquement la respiration et le perinée, alors vous n’êtes pas dans un cours de Pilates. Le Pilates, c’est de l’exercice. Vous êtes censé(e)  bouger, transpirer, travailler et vous amuser! Pour trouver un cours de Pilates véritable près de chez vous, vous pourrez regarder sur le site de la Fédération des Professionnels de la Méthode Pilates – http://www.fpmp.fr.